Art Sciences 2023/2024 E2
Cry of the Inti (Sun God)
“Cry of the Inti (Sun God)” est une installation audiovisuelle mettant en lumière la pollution du Lac Titicaca, et incitant à la réflexion quant aux capacités et aux limites régénératrices et dépolluantes des plantes, notamment du roseau.
La plante du roseau (Typha latifolia) est une des espèces qui s’est le plus développée dans cet environnement. Ironiquement, alors qu’elle est considérée comme étant une plante invasive, elle est la plus consommée sur le lac. Cette plante a des usages médicinaux, et peut prévenir les irritations, guérir les brûlures, purifier les calculs rénaux et traiter la coqueluche. De même, elle est utilisée pour la nourriture, la conception de boissons pour l’artisanat ou encore de matériaux de construction.
Selon la mythologie Inca, Manco Capac et Mama Ocllo, fils et fille du Dieu Viracocha, sont nés au sein du Lac Titicaca, et auraient fondé l’empire Inca avec un bâton de Totora/Junco (roseau) à Cuzco, Machu Picchu. Le roseau est donc une plante particulièrement importante au Pérou.
Origine du projet
Inspirée de la mythologie et de l’idée d’un Dieu Soleil protecteur, bienveillant et régénérant, l’installation se compose d’un bassin d’eau où se trouve des images représentant des prises de vue depuis le ciel du lac pollué. Le spectateur ne peut que s’extasier sur la beauté du lieu... sans comprendre au premier regard que le lieu est en fait souillé d’une pollution durablement installée. Les images du lac Titicaca sont le résultat de la contamination de l’eau par des déchets minéraux issues de l’industrie minière, d’eaux souillées issues du milieu hospitalier, et d’eaux industrielles contaminées par des produits chimiques jetés à 100 kilomètres du lac, dans la rivière Coata. Cette dernière se jette directement, sans traitement des eaux, dans le lac Titicaca.
Ce bassin représente le point de vue du Dieu soleil. On y trouve en son centre un roseau, creux, duquel sortira des gouttes d’eau, se jetant elles aussi, sans traitement, dans le lac. Cet effet serait possible grâce à un micro-système de pompe (comme une sorte de phyto-épuration) présent dans le roseau, d’où proviendraient quelques gouttes d’eau par jour, afin de représenter les pleurs du Dieu Soleil témoin de la mort progressive du lac. Les photos, quant à elles, s’effaceront petit à petit sous l’effet de ses pleurs. Le tout sera éclairé par le dessous par une lumière UV, lumière utilisée pour la croissance des plantes.
Concernant l’aspect sonore, une expérimentation sera menée afin de transformer la matière, les rugosités et les aspérités des plantes de l’ordre des Poales en sons. Il convient pour cela de s’intéresser au son de l’eau qui parcourt le long de l'intérieur de la tige creuse de la plante.
Cahier de travail
Composition de l'œuvre
| Matériel | Description | Utilisation |
|---|---|---|
| Bassin | Plateau plastique (53cm diamètre) | Couvercle de poubelle coupée et manipulée afin d'avoir une finition similaire. |
| Tige de roseau | Roseau et tuyau de 83cmx1cm | Roseau récolté le 4 novembre 2023. Il a été coupé pour insérer le tuyau d'eau. |
| Système de pompe à eau | Arduino + pompe sumergible | Système codé par une carte Arduino pour une pompe compte goute. |
| Image du Lac Titicaca | Image imprimée de 80cm de diamètre | Il s'agit de la fusion de quatre photographies faite avec un drone sur le Lac Titicaca. |
| Lumière UV | Lumière cercle avec filtre UV | |
| Enceintes | - |
Journal de bord
[ Jour 1 - Test de la pompe à eau et apprentissage du codage ] 23 janvier 2024
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